Au Burkina Faso, plusieurs centaines de personnes dont une majorité de femmes sont accusées de sorcellerie et subissent des actions de violence de la part des autres citoyens. Les survivantes à la violence sont exclues de leur communauté d’origine. Face à ces multiples formes de maltraitance, implicitement intégrées aux traditions et coutumes, plusieurs acteurs vont se positionner pour lutter contre ce phénomène. Pionnière de cette mobilisation sociale et politique, l’Église catholique a été l’initiatrice des centres d’accueil et poursuit son engagement à travers les dénonciations publiques formulées par les membres du clergé. Au fil du temps, d’autres acteurs de la société civile sont venus se joindre à la lutte. L’État est intervenu en produisant des politiques publiques en faveur de la lutte contre la violence associée à la sorcellerie. Ce faisant, plusieurs lois ont été adoptées par l’État pour accompagner la mise en œuvre de ces politiques. L’écart entre les dispositifs normatifs et les pratiques des acteurs administratifs a amené l’État à recourir aux chefs traditionnels pour promouvoir des changements. Les tensions apparaissent entre les prises de position publiques des élites coutumières et leurs représentants dans les communautés villageoises, qui observent passivement l’exclusion des victimes de leurs territoires de responsabilité
sorcellerie, femmes, centres d’accueil, État, société civile