L’utilisation des langues nationales à la télévision burkinabè dépasse aujourd’hui la simple volonté d’informer, de vulgariser et de promouvoir les conseils sur la santé, la protection de l’environnement, la scolarisation ou la vaccination des enfants par les acteurs non commerciaux. Désormais, les entreprises commerciales investissent dans la publicité en langues nationales. La télévision reçoit et diffuse des publicités en langues nationales, mais dans quels objectifs ? Cet article a fait la cartographie des acteurs et essayé comprendre les enjeux de la publicité en langues nationales dans les télévisions burkinabè.
Notre approche a été une analyse descriptive. Elle est partie de l’inventaire des émissions et programmes publicitaires en langues nationales dans les cinq télévisions burkinabè les plus suivies. Dans notre méthodologie, nous nous sommes fondé sur l’observation non participante et des entretiens avec les responsables de ces chaines de télévision.
De nos résultats se dégagent plusieurs motivations. En termes de chiffre, pour la RTB, sur 237 publicités reçues pour la première semaine du mois de mai 2020, seulement 28 publicités sont en langues nationales (dioula, mooré) soit un taux de 13,92%. Les cinq langues les plus utilisées sont le mooré, dioula, fulfuldé, gulmatchéma et le bissa. Au total, 92 publicités ont été diffusées du 07 au 12 avril 2021, avec une moyenne de 15 publicités par jour et dans les trois plus grandes langues (mooré, dioula, fulfuldé).Elles sont à majorité issues des processus de création par doublage. Ainsi, outre la volonté de répondre à un enjeu de promotion des langues nationales, la publicité participe à l’accroissement des recettes. Pour les annonceurs, c’est une ouverture vers d’autres marchés donc un enjeu commercial et économique. Mais pour l’heure, la publicité en langues nationales à la télévision au Burkina Faso reste encore au stade embryonnaire.
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