Pour optimiser le rendement des cultures maraîchères, les producteurs utilisent systématiquement les pesticides. Ils se procurent sur le marché local des pesticides dont ils connaissent très peu la toxicité et le mode d’utilisation. Pour évaluer les risques liés aux pratiques phytosanitaires, une enquête a été réalisée auprès de 120 producteurs maraîchers dans les communes de Ouagadougou et de Loumbila au Burkina Faso. Le questionnaire a porté sur les caractéristiques sociodémographiques des producteurs, les types de pesticides utilisés et leurs effets sur la santé et sur l’environnement. Les résultats de l’enquête ont montré que le maraîchage était une pratique féminine à 61,70 %. Vingt-deux (22) types de pesticides dont dix (10) non homologués ont été recensés. Il a été ainsi dénombré dix-sept (17) insecticides, un (01) fongicide, quatre (04) acaricides et un (01) herbicide). Les bioessais réalisés au laboratoire ont montré que la population de référence de Bemisia tabaci a été sensible à la deltaméthrine, à l’acétamipride et au chlorpyriphos-éthyl. Par contre, celle collectée au champ a été résistante vis-à-vis de l’acétamipride et de la deltaméthrine, tout en étant sensible au chlorpyriphos-éthyl. Les effets sanitaires de l’utilisation des pesticides sont ressentis par les maraîchers à travers divers symptômes des intoxications. Les conditions d’utilisation et de gestion des emballages constituent des facteurs de risques aggravant pour les producteurs et les consommateurs.
Cultures maraîchères, pesticides, Bemisia tabaci, résistance