Depuis le début des années 1990, le Burkina Faso connaît le développement d’actes de grand banditisme, surtout dans le milieu rural. Face à cette situation, les populations qui se sentent délaissées par l’État s’organisent en ressuscitant d’anciennes pratiques et organisations de défense. La résurgence de ces structures si elle prend forme dans un contexte d’insécurité, se pose stratégiquement sur des acteurs ayant une légitimité ancestrale dans les différentes localités : la chefferie traditionnelle, cette institution à laquelle se réfèrent encore des personnes en dépit des mutations sociales que les sociétés africaines ont connues surtout avec la colonisation. C’est sur cette institution que les koglweogo prennent appui pour mieux s’implanter dans les différentes localités. De cette relation, naissent des intérêts stratégiques pour ces deux acteurs qui sont souvent en difficultés avec l’administration. La rencontre permet de créer un consensus qui profite à chacune de ces deux institutions.
koglweogo, chefferie traditionnelle, légitimité