L’école burkinabè est en crise. Les fortes déperditions scolaires sont une de ses caractéristiques persistantes et prépondérantes. Elles sont alimentées par la faible efficacité de l’école et surtout par l’amenuisement des possibilités d’emploi. La conséquence de cette situation est le découragement des populations qui conduit à la
déscolarisation et/ou à la réorientation des apprentissages. Aujourd’hui, cette dynamique est soutenue par l’apparition de sites d’orpaillage qui semblent offrir plus de possibilités en matière d’évolution du statut socio-économique. Les familles rurales favorables à une rapide insertion des jeunes dans la vie active, constituent le groupe social le plus vulnérable à la tentation de ce nouvel el dorado. Cette recherche de type socioanthropologique est une approche de la dynamique de désertion des classes au profit des sites d’orpaillage dans la commune rurale de Rambo dans le nord du Burkina Faso. Elle analyse les stratégies des familles dans le contexte de l’école en crise et dévoile les logiques et représentations qui conduisent au choix de l’orpaillage au détriment de l’école. Pour atteindre ses objectifs, elle a essentiellement utilisé des outils et techniques de collecte de données de type socioanthropologique : l’entretien et l’observation directe. Des entretiens ont été conduits auprès des acteurs de l’éducation qui sont les enseignants, les responsables locaux et déconcentrés de l’éducation, les parents d’élèves et les élèves décrocheurs.
Déperdition scolaire, sites d’orpaillage, représentations sociales, crise de l’école