La migration a une origine ancienne au Burkina Faso. Elle est influencée par divers facteurs; y compris les questions politiques, économiques, environnementales, culturelles et sociétales. Elle a lieu à l'intérieur du pays et à l'extérieur, c'est-à-dire à l'étranger. Dans sa dimension translocale, la migration met en lumière des liens très profonds, des pratiques utiles en faveur du développement local, des liens entretenus par les migrants entre leurs territoires d'origine et de destination. L'objectif de cette recherche est d'éclairer les pratiques de translocalité dans le contexte migratoire burkinabé. Pour ce faire, les données de l'enquête de base du projet « Migration et Translocalité en Afrique de l'Ouest » ont été utilisées. Ces données ont été recueillies durant la période du 1er au 14 juin 2022 dans les provinces du Boulkiemdé (régions du Centre-Ouest), du Kouritenga (régions du Centre-Est) et du Ioba (région du Sud-Ouest) du Burkina Faso. L'étude montre que les migrants ruraux se dirigent principalement vers les grands centres urbains, notamment Ouagadougou (53,8%) et Bobo-Dioulasso (12,8%) d'une part, et les migrants internationaux principalement vers la Côte d'Ivoire (79,1%) et le Mali (8,6%), d’autre part. De plus, la plupart des migrants sont en contact permanent avec les membres du ménage d'origine. Ce contact est maintenu par la mobilité multidirectionnelle des membres du ménage. Cela passe par des contacts téléphoniques, des transferts en nature (biens mobiliers) ou en espèces (envois de fonds), des échanges d'idées et de compétences au profit du ménage d'origine et enfin en facilitant la migration des autres membres du ménage et assimilés.
Migration, pratiques translocales, développement local