La problématique de la coexistence de la tradition et de
la modernité a été abordée longtemps dans les premières
oeuvres de la littérature africaine. Celle-ci l'a approchée sous l'angle de valorisation de la tradition qui prenait souvent le contour de l'exotisme en raison de la
destination du public étranger qui ne possédait pas toutes
les clés de lecture. Cependant, avec l'émergence de la
notion des littératures nationales et du souci de reconstruction du récit tourné vers le terroir, on voit apparaître
un ancrage plus conscient et cohérent de l'intégration
de l'oralité dans l'écriture qui se traduit par une croisée
de la tradition et de la modernité. En examinant l'oeuvre
Le Fils aÎné (liboudo, 1985 p.174), on se rend compte que
ce cas répond parfaitement à cette problématique. C'est
la tradition et la modernité qui se côtoient dans le parcours, le destin de Sana. Son premier échec scolaire
en ville, son retour au village, sa fuite vers son destin, son
succès scolaire final et sa réconciliation avec son père,
incarnation de la tradition, tout ce jeu de va et vient incessant entre la ville et le village est le signe incontestable
de la rencontre de la tradition et de la modernité.
tradition, modernité, destin