Dans les pays en développement, les enjeux de la conservation de la biodiversité résident dans la mise en oeuvre de systèmes agropastoraux durables et résilients. Le présent article a pour objectif d’analyser l’impact des pratiques agricoles et pastorales sur les réserves de faune de Bontioli. Pour ce faire, des enquêtes socioéconomiques ont d’abord été menées auprès d’un échantillon de 325 chefs de ménages, représentant 15,85 % de l’effectif total des ménages des localités d’étude. Des entretiens ont ensuite été réalisés auprès des personnes ressources du service forestier, des chefs coutumiers et des éleveurs transhumants. Enfin, des images Landsat de 1986, 2002 et 2018 ont été analysées afin de ressortir la dynamique d’occupation des terres dans ces réserves.
Les résultats montrent que les systèmes agraires mis en oeuvre par les populations locales sont entièrement dépendants des ressources naturelles. Dans ces aires protégées, les superficies des champs et jachères ont régressé de 60,61 % dans la réserve totale et de 52,80 % dans la réserve partielle entre 1986 et 2018. Certaines pratiques paysannes telles que l’agriculture itinérante sur-brûlis, la culture cotonnière et l’émondage sélectif d’espèces végétales pour nourrir le bétail s’y produisent indéfiniment provoquant ainsi la destruction de leurs formations végétales.
Réserve de faune, pratiques agropastorales, biodiversité, Bontioli, Burkina Faso