Les critiques qui abordent l’analyse du roman africain francophone sont frappés par une
certaine originalité. C’est la particularité avec laquelle les romanciers contemporains
africains expriment les faits dans la trame narrative. Une césure semble faite dans
l’écriture comme si ces derniers recherchaient dans leur quête un certain “ graal ”. En
réalité, les romanciers s’inspirent de l’oralité dans leur processus de création. Cette
modalité d’écriture puise sa source dans la tradition orale. La diégèse (récit pur
d’événements) est caractérisée par une référence aux réalités du milieu, de la langue,
des habitudes. Ce sont tous ces faits qui conduisent à penser que le romancier africain
en général et burkinabè en particulier recherche les fondements réels de son inspiration
dans l’oralité. En définitive, les écrivains tentent de “ domestiquer ” la langue et le
milieu qui leur est propre.
Nous pouvons observer chez Patrick Ilboudo, Pierre Claver Ilboudo, pour ne
citer que ceux-là, les traces de l’oralité moaaga dans leurs productions romanesques.
L’oralité est une source d’inspiration pour les romanciers burkinabè. Ceci
permet de noter un dualisme dans l’écriture en ce sens que le roman oscille très souvent
entre continuité et rupture tant il puise sa sève nourricière dans le passé tout en essayant
de s’ouvrir à l’avenir.
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