Sur la base de la théorie de l’intertextualité le présent article interroge les sources lointaines et contemporaines de l’histoire du peuple moaga à travers le roman, Sugri Majesté !... de Fidèle P. Rouamba. Le roman africain devient de plus en plus un espace littéraire où s’expérimentent plusieurs innovations sur les plans thématique et esthétique. C’est sans doute pour cette raison que des écrivains africains comme Fidèle P. Rouamba, toutefois sans être de véritables historiens, s’inspirent des faits historiques de leurs communautés pour présenter à l’opinion des œuvres romanesques qui peuvent valablement témoigner de l’histoire authentique vécue par leur peuple. Cet article tente aussi de montrer comment cet écrivain, dans sa quête d’innovation et de renouveau scriptural fouille dans la mémoire historique de son peuple et dans les tréfonds du substrat culturel des traditions de l’oralité. L’écrivain apparaît ici en définitive comme un témoin privilégié de l’histoire pré-coloniale, coloniale et post-coloniale de son peuple et de son continent. Cet article contribue alors à une sorte de reconstitution et de ré-articulation d’une mémoire collective historique désarticulée et falsifiée par le fait colonial.
romanesque,discours traditionnel,thématique, littéraire, vision du monde