L’Afrique est avant tout un continent de l’oralité. Elle n’a pas une tradition du genre romanesque au sens occidental du terme. C’est d’ailleurs ce qui explique la notion « paradoxes du roman africain » qui, en retour se sont constitués en traits d’originalité et d’esthétique du roman africain. Il faut préciser qu’un critique de renommée comme Mohamadou Kane a consacré une bonne partie de ses travaux au phénomène de la survivance du discours traditionnel oral sur l’écriture du roman moderne. Fidèle P. Rouamba et bien d’autres encore s’affichent sur la scène littéraire comme des auteurs qui puisent dans la tradition africaine les motifs et les marqueurs de la littérature orale pour construire leurs œuvres romanesques.
Le présent article, qui utilise la théorie des formes traditionnelles de Mohamadou Kane, s’intéresse à la structure du Carnaval de la mort en mettant en relief le récit et la thématique de l’œuvre, sans oublier d’évoquer les valeurs traditionnelles et les forces occultes que renferme l’écriture de cet écrivain. C’est surtout un auteur qui emprunte beaucoup à certaines formes de l’oralité telle que les techniques narratives du conte. Cet article part aussi du postulat que toute littérature est l’expression des valeurs culturelles d’un peuple donné et partant la traduction de sa vision du monde et de son idéologie, c’est pourquoi Fidèle P. Rouamba, à travers son roman nous donne
l’opportunité de mieux découvrir certaines dimensions culturelles du peuple moaga du Burkina Faso.
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