Yamba Élie Ouédraogo a brossé une fresque romanesque gargantuesque
dans son roman Falagountou qui apparait à bien des égards comme une quête
du graal des identités pour constituer l’identité nationale burkinabè elle-même. Le
parcours du héros éponyme mythique, mi-homme, mi-Hercule, – à l’instar de l’épopée
de Gilgamesh –, nous conduit à travers différentes contrées du Burkina Faso. Ce fait
signale de manière éloquente un aboutissement du temps intermédiaire, entre-deux,
permettant d’appréhender en filigrane les modalités qui président à la construction des
crises, des utopies, des projections individuelles et collectives. En cela, le romancier
s’inscrit dans une démarche scripturaire de la démesure, de l’audace qui entraîne le
lecteur dans une traversée qui suggère un besoin d’unité.
Le but de cet article est d’étudier les modalités des passages et des ruptures, tout
en mettant l’accent sur le fil conducteur qui guide le narrateur hétérodiégétique: le
dialogue des cultures et des identités nationales.

Cultures, Identités, Mythe, Passages, Unité nationale