Introduction :
Les encéphalites de l’enfant malgré leur gravité sont peu étudiées dans le contexte africain sub saharien. Le but du présent travail était d’étudier les encéphalites aiguës chez les enfants hospitalisés dans les CHU de Ouagadougou au Burkina Faso.

Patients et méthodes :
Il s’est agi d’une étude transversale, descriptive et analytique, à collecte rétro-prospective du 01/01/2021 au 31/05/ 2023 et prospective du 01/06/2023 au 31/09/ 2023, et multicentrique dans les CHU de Ouagadougou, ayant concerné les enfants âgés de de 29 jours à 14 ans révolus, hospitalisés pour encéphalite ou méningo-encéphalite aigue selon les critères consensuels du Consortium international sur l'encéphalite. Les variables socio-démographiques, cliniques, paracliniques, thérapeutiques et évolutives ont été analysées. Une analyse bivariée puis multivariée avec régression logistique pas à pas, a permis d’identifier les variables indépendamment associées à la mortalité intra hospitalière, avec une valeur de p ˂ 0,05 et un OR ˃1. Les données ont été analysées grâce au logiciel SPSS 20 et Epi Info 7.2.5.0.

Résultats :
En tout 103 cas d’encéphalite aigue ont été enregistrés sur 15 263 enfants hospitalisés, soit une fréquence hospitalière de 0,7%. La moyenne d’âge était de 3 ans ± 1,6 ans et le sex-ratio F/H de 1,06. Le diagnostic d’encéphalite aigue (EA) était certain chez 21 patients (20,4%) et probable chez 82 enfants (79,6%) ; un syndrome méningé était associé chez 77 patients (74,7%). La PL a été réalisée chez 90 patients (87,4%) et a montré une hypercytose, une hyperprotéinorachie et une hypoglucorachie, respectivement chez 58,2%, 71,8% et 18,5%. La TDM cérébrale a révélé des lésions évocatrices de méningo-encéphalite aiguë et d’encéphalite aigue post infectieuse, respectivement chez 51,4% et 39,8%. Les étiologies étaient connues dans 60,1%, principalement post infectieuse (39,8%) et infectieuse (20,8%) : parasitaire à type d’EA à Plasmodium falciparum (8,7%), virale (5,8%) (soit EA à HSV (3,9%) et EA à VZV (1,9%) et bactérienne (5,8%). La mortalité intra hospitalière était de 14,6% et la guérison avec des séquelles invalidantes a concerné 42,7% des patients. Le coma, le syndrome confusionnel et l’hypertonie diffuse à l’admission ont été les facteurs associés à la mortalité intra hospitalière.
Conclusion :
Les encéphalites aigues de l’enfant sont assez fréquentes et graves et les causes restent souvent indéterminées dans notre contexte. Une amélioration de la couverture vaccinale, l’assainissement du cadre de vie, un meilleur accès des enfants aux services de santé de base, ainsi qu’une amélioration du plateau technique des hôpitaux contribueront à réduire l’ampleur et améliorer le pronostic de cette affection.

enfants ; LCS, TDM cérébrale, encéphalite post infectieuse ; encéphalites à P falciparum ; encéphalites virales ; encéphalites bactériennes ; mortalité intra hospitalière; Ouagadougou