Les déplacements forcés, voire les transplantations des populations, des
colonies de la Haute-Volta vers les autres colonies de l’Afrique occidentale française
ont forgé progressivement des axes migratoires qui vont survivre à la colonisation.
Les destinations vers le Sénégal, le Mali (ex-Soudan français) et le Ghana (ex-Gold
Coast) se sont certes maintenues mais ont progressivement subi de profondes
modifications à la fois sur les volumes que sur leurs rapports avec les zones de départ.
Les émigrés, mais surtout leurs descendants dans ces trois destinations, ont adopté
des stratégies diverses qui ont abouti à leur intégration, voire leur assimilation dans
les sociétés d’accueil. Si dans certaines zones, les contacts ont été maintenus avec les
zones de départ, on observe par contre dans d’autres cas, le développement de
pratiques qui tendent de construction de nouvelles identités et des origines qui
aboutissent à un éloignement des descendants des émigrés avec les zones de départ
de leurs ascendants. Ces processus semblent totalement méconnus par l’Etat du
Burkina dont les estimations sur les Burkinabè de l’extérieur trahit une faible maitrise
de la question.

Diaspora, axes migratoires, changement de patronymes, intégration.