Introduction. Le décès maternel est un lourd fardeau dans de nombreux pays en développement, dont le Niger, avec un ratio de 509 décès pour 100 000 naissances vivantes en 2021. Cette étude a examiné l'association entre l'absence de contacts prénataux et les décès maternels à l'hôpital de Tessaoua en 2023. Méthodologie. Cette étude cas-témoins non appariés sur les décès maternels à l'hôpital de Tessaoua incluait 124 cas (patientes décédées) et 248 témoins (patientes non décédées). Les cas ont été sélectionnés par choix aléatoire simple, tandis que les témoins ont été choisis de manière raisonnée parmi les dossiers des femmes admises pour complications obstétricales entre 2019 et 2022. L'analyse comprenait des statistiques descriptives et des régressions logistiques simples et multiples. Résultats. La quasi-totalité des patientes étaient mariées (99,73%) et ménagères (98,66%). Les cas étaient majoritairement non instruits (96,77%). Parmi elles, 70,97% n’avaient aucun contact prénatal contre 22,98% des témoins. Les cas présentaient souvent des troubles de conscience à l’admission (61,30% contre 11,7% des témoins). Les facteurs associés aux décès maternels étaient les troubles de conscience à l’admission (OR=13,71, IC à 95% [6,41 ; 29,2]), l’absence de contacts prénatals (OR=11, IC à 95% [3,3 ; 36,7]) et l’absence de traitement avant la référence vers l’hôpital (OR=4,8, IC à 95% [1,5 ; 15,6]). Conclusion. Les facteurs associés aux décès maternels sont modifiables. Pour réduire cette mortalité, il faut augmenter les contacts prénataux et améliorer les premiers soins avant la référence à l’hôpital, dans les formations sanitaires de premier niveau.
Absence de contact prénatal, Décès maternel, Tessaoua, Niger