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Migrations, recomposition socioculturelle et mobilité religieuse dans le Burkina postcolonial : le cas de Bama,
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Discipline: Histoire & Archéologie
Auteur(s): Magloire Somé
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Renseignée par : SOME Magloire
Résumé

Christianisme et islam ont largement rivalisé sous la colonisation à l’intérieur des territoires coloniaux. Leur expansion concurrentielle a redéfini les frontières sociales qui se fondent désormais sur l’appartenance à une communauté religieuse régie par un canon. Cette appartenance à une communauté implique une fraternisation au-delà des frontières ethniques, voire nationales et donne lieu à de nouvelles configurations identitaires.
Le problème de la conversion et des transformations sociales à caractère identitaire peut être analysé sous l’angle du phénomène migratoire et de son impact sur le milieu. Le Burkina occidental est depuis les politiques d’aménagement des périmètres agricoles sous la colonisation française, puis à partir des années 1970, où le phénomène de sécheresse est devenu récurrent, une zone d’accueil des migrations internes. Les populations du Nord du pays généralement musulmanes ont progressivement migré dans le bassin de la Volta noire pour obtenir des terres cultivables. Ces migrations ont profondément modifié la démographie de sorte que certaines localités jadis à prédominance chrétienne ou de religions traditionnelles, sont aujourd’hui majoritairement musulmanes. Ce changement démographique entraîne une évolution des rapports sociaux.
Au Burkina Faso, l’Ouest et le Sud du pays, plus fertiles et moins peuplés, sont les théâtres de migrations des populations du Centre et du Nord depuis la grande sécheresse de 1973 qui poussa les affamés à la recherche de meilleures conditions climatiques propices à l’agriculture. Bama, petite ville logée dans le bassin de la rivière le Kou, à environ 25 kilomètres au nord-ouest de Bobo-Dioulasso, est depuis quatre décennies un important foyer de migrations.
Le terroir de Bama est une pénéplaine marécageuse traversée par le Kou et que dans le vocable de l’aménagement, l’on a appelé la Vallée du Kou. Les autorités voltaïques des deux premières décennies de l’indépendance, avaient élaboré la politique du développement rural et créé à cet effet les organismes régionaux de développement comme cadre institutionnel et opérationnel de transformations du milieu rural en secteurs multidimensionnels de production.

Mots-clés

Burkina Faso, aménagement du territoire, migration, démographie, religions

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