En 1939, des migrants yoruba, commerçants originaires du Nigeria, évangélisés par des missionnaires baptistes américains installés dans région du Delta du Niger depuis le milieu du XIXe siècle, créèrent à Ouagadougou une Eglise baptiste. Ils s’appuyèrent d’abord sur la Mission évangélique des Assemblées de Dieu qui leur affecta un pasteur pour les assister spirituellement. L’Eglise s’organisa progressivement au fil des ans, en particulier à partir de sa reconnaissance officielle en 1958. Mais lorsque les Voltaïques commençaient de fréquenter leur église en vue d’une conversion, les Yoruba préférèrent faire appel à la Mission baptiste américaine pour venir les évangéliser. En opérant ce choix, ils conservèrent le caractère essentiellement ethnique de leur Eglise qui, en dépit des problèmes internes, resta le facteur de l’expression de leur identité culturelle, l’interface entre la diaspora et le pays d’origine. En refusant de s’impliquer directement dans une dynamique de conversion de l’autre, l’Eglise yoruba se replie sur elle-même et ramène à contrecourant de l’universalisme chrétien.
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