Le paranormal dans la littérature africaine se comporte désormais en un véritable champ littéraire qui intéresse de plus en plus aussi bien les écrivains que les critiques. Si l’espace romanesque du paranormal cherche à traduire au mieux certaines dimensions latentes des cultures africaines, il s’avère aussi que c’est la quête permanente de nouvelles formes scripturaires qui oriente sans doute les écrivains africains à aller puiser des motifs de créativité originale dans des univers romanesques effroyables, mystérieux et même surnaturels, insolites, fantastiques et généralement pleins de suspense. Il faut noter que la thématique du paranormal n’est pas un fait nouveau dans la littérature africaine ; parmi les écrivains africains qui l’ont exploitée nous portons notre choix ici, sur Amadou Koné, auteur de Jusqu’au seuil de l’irréel, et Adèle Nikiéma avec La Mangeuse d’âmes pour ne citer que ceux-là.
C’est ainsi que notre réflexion s’intéresse ici, à une herméneutique du paranormal dans les œuvres des auteurs évoqués en partant bien entendu du fantastique et du merveilleux dans les récits de ces auteurs. D’où le questionnement suivant : Comment ces écrivains procèdent-ils dans la mise en exergue de ces phénomènes surnaturels dans leurs proses ? Quelles dimensions esthétiques les phénomènes paranormaux apportent à leurs écritures ? Pourquoi s’intéressent-ils autant à une telle problématique ? L’ambition du présent travail consiste à analyser le fantastique et le merveilleux dans le roman africain sans oublier de rappeler les fonctions que ces faits et phénomènes mystérieux assurent dans le dispositif et le déploiement des textes littéraires africains. C’est pourquoi une méthode critique telle que la poétique et l’esthétique magiques de Go Issou semble être mieux indiquée pour examiner les œuvres convoquées.
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