Au Burkina Faso, des mesures de protection de la petite enfance ont été prises parmi lesquelles
l’encadrement des petits enfants de 3 à 6 ans dans des structures éducatives. Dans cette tranche d’âge,
l’enfant normal communique déjà avec ses parents dans sa langue première généralement différente de
la langue de l’école. Les enfants pratiquent les langues nationales avant d’aller à l’école comme le dit
E. Roulet (1980 :30): « (…) L’enfant qui arrive à l’école (…) possède une langue cohérente et
suffisamment riche pour répondre à ses besoins de communication. ».Il existe au Burkina Faso des
Centres d’Eveil et d’Education Préscolaire (CEEP) relevant du formel et des haltes garderies, des
garderies saisonnières, les Bisongo et les Espaces d’Eveil Educatifs du non formel. Si les dernières
sont des formules alternatives et utilisent pour la plupart la langue maternelle du milieu, le français
demeure la langue d’enseignement dans les CEEP. Alors, ainsi que le remarque M. V.
Bougarde(2002 :82): «(…) l’apprenant est confronté à plusieurs phénomènes qui peuvent constituer
des nouveautés dont une situation de communication spécifique d’abord très différente de celle de la
famille et du milieu social… ». L’hypothèse de cette recherche est que cette réalité contraint les
éducateurs dans les CEEP à faire un usage informel de la L1 de l’enfant pour un besoin
d’intercompréhension. Il s’agit de déterminer la présence effective et le type d’alternance codique
utilisée dans les CEEP ainsi que sa fonction dans le processus d’apprentissage dans les structures
préscolaires, d’où la présente étude sociolinguistique qui prône pour la formalisation de la pratique
bilingue dans toutes les structures préscolaires formelles ou non.
Petite enfance- alternance codique-éducation formelle-bilinguisme.