Cet article scrute la représentation de la maladie dans le roman En compagnie des hommes (2017) de Véronique Tadjo. Le récit laisse entendre la voix du Boabab, son angoisse face à la mort et la souffrance des humains pendant l’épidémie à virus Ebola qui a secoué l’Afrique occidentale. L’analyse porte sur les énoncés thématiques du traitement littéraire de la maladie, les représentations de ses effets et de la mort, mais aussi sur les affections qui touchent la société entière. Le roman donne lieu à la maladie comme un dispositif d’analyse, de critique sociale, de prise de conscience de ce qu’est la vie, de remises en question du sens de l’existence. Nous verrons les stratégies mises en œuvre par la romancière pour transformer le témoignage en fiction. L’enjeu de cette « réécriture », à partir de la sociologie de la littérature, se joue dans la manière dont le roman s’approprie les discours sociaux et y réagit.
Tadjo, Ebola, imaginaire, sociologie de la littérature, mort