Le développement économique de la première Haute-Volta (1919- 1932), créée dans un contexte de raffermissement du colonialisme français post-guerre, devrait être réalisé, à l’instar de celui des autres territoires coloniaux français, par le plan Sarraut. Cependant, l’abandon de ce plan dès 1922, dû au manque d’investissements métropolitains, et le caractère extraverti de l’économie coloniale n’ont pas favorisé le développement escompté, surtout des colonies de l’hinterland. Ce faisant, les efforts de développement économique du gouverneur Hesling, pour la réalisation d’une autonomie économique, gage de son existence politique, firent de la culture du coton et l’augmentation abusive de l’impôt de capitation des ressources financières de la colonie. Pour ce faire, l’administration coloniale usa de l’indigénat pour atteindre de maigres résultats aux lourdes conséquences sociales. Aussi, la Haute-Volta fut-elle considérée à tort comme un réservoir de main-d’œuvre. En effet, la crise économique de 1929 a eu raison de son existence politique et territoriale. Le présent article analyse les péripéties de la survie économique de la première Haute-Volta, en s’appuyant essentiellement sur des sources d’archives et des travaux scientifiques.
Haute-Volta, politique économique, plan Sarraut, impôt