L’infection virale C au Centre Hospitalier Universitaire de Tengandogo,
Lien de l'article:
Auteur(s): Njock F, Soudré/Hema S, Beni/DA HN, Ouedraogo A, Salou R, Koama D, Sombié AR
Auteur(s) tagués: Arsène Roger SOMBIÉ ;
Résumé

Introduction : L’hépatite virale C demeure l’un des problèmes de santé les plus préoccupants dans le monde, affectant des millions de personnes chaque année. C’est une des principales étiologies de cirrhose et de carcinome hépatocellulaire. L’objectif de notre travail était d’étudier l’infection virale C au CHU Tengandogo.

Patients et méthodes : L’unité d’hépato-gastroentérologie du CHU de Tengandogo a servi de cadre d’étude. Il s’est agi d’une étude longitudinale à collecte rétrospective des données allant de janvier 2016 à mars 2019. Etaient concernés, les patients vus en consultation d’hépato-gastroentérologie avec un anticorps anti VHC positif et ayant un dossier exploitable. Une fiche d’enquête a constitué le support de recueil des données.

Résultats : Trente-trois patients ont été inclus dans notre étude. Le sex-ratio était de 2,7. La moyenne d’âge était de 54, 9 ans avec des extrêmes de 25 et 75 ans. L’Anticorps anti VHC était dosé lors d’un bilan de santé dans 45, 5% des cas. Une douleur à l’hypochondre droit (24, 2%), une augmentation du volume de l’abdomen (22, 6%), une asthénie (18, 2%) et un ictère (15,2%) étaient les plaintes les plus répertoriées. Des complications étaient retrouvées chez 48, 5% des patients; à type de cirrhose décompensée sur le mode ascitique ou œdémato- ascitique (50%), de cancer primitif du foie (31, 3%), d’hémorragie digestive (6, 3%) et d’encéphalopathie hépatique (12, 5%). L’échographie abdominale a été réalisée chez 21 patients et elle était normale chez 7 patients. Le foie était hétéro-nodulaire chez 7 patients, hétérogène chez trois, hypertrophié chez deux, homogène chez un et dysmorphique chez un autre. La charge virale a pu être réalisée chez 17 patients et elle était détectable dans 88, 2% des cas. Un traitement a été instauré chez les patients ayant une charge virale détectable. Il était à base de sofosbuvir plus velpatasvir dans 60% des cas, sofosbuvir plus daclatasvir dans 33, 3%, et sofosbuvir plus ribavirine dans 6,6%. L’évolution était marquée par une charge virale indétectable après traitement dans 33.3% des cas ; les autres patients mis sous traitement ont été perdus de vue. Deux patients porteurs de carcinome hépatocellulaire ont bénéficié d’une hépatectomie partielle.

Conclusion : L’apparition de molécules pangénotypiques a révolutionné le traitement de l’hépatite virale C. La détection de la charge virale est un des aspects essentiels de la prise en charge de cette maladie. Cinquante pour cent des patients ont pu réaliser cet examen. Elle était détectable chez huit patients sur dix. Des efforts supplémentaires doivent être déployés pour rendre accessible la charge virale. Aussi depuis septembre 2022, la combinaison sofosbuvir daclatasvir est gratuite au Burkina Faso ; une étude à plus large échelle pourrait nous aider à mieux évaluer l’impact de cette gratuité sur la prise en soins de l’hépatite virale C.

Mots-clés

962
Enseignants
5577
Publications
49
Laboratoires
84
Projets