Introduction : Les hémorragies digestives hautes constituent une urgence médico-chirurgicale pouvant engager le pronostic vital. Elles ont fait l’objet de plusieurs études de part le monde. Cet travail avait pour but de réactualiser les données sur les aspects épidémiologiques et diagnostiques des hémorragies digestives hautes au CHU-YO.


Patients et méthodes : L’étude a été réalisée dans le service d’Hépato-Gastro-Entérologie du CHU-YO. Il s’agissait d’une étude transversale descriptive utilisant des donnnées secondaires du 1er janvier 2018 au 31 décembre 2019 et des données actives du 1er janvier au 30 juin 2020. Ont été retenus, tous les cas d’hémorragies digestives hautes extériorisés sous forme de méléna et/ou d’hématémèse, dont l’âge des patients était supérieur ou égale à 15 ans, et ayant bénéficié d’une endoscopie digestive haute ; ainsi que les cas d’hématochésie ou d’anémie avec preuve endoscopique de l’origine haute du saignement. A travers une enquête nous avons interviewé les patients à l’aide d’une fiche préalablement établie et les informations ont été complétées grace à une revue documentaire des dossiers des patients et de registres de consultation. Ces données comportaient des informations sur les aspects socio-démographiques, les caractéristiques cliniques et paracliniques. Les données ont été saisies et analysées à l’aide des logiciels Excel version 2016, Sphinx Lexica V5 et Epi Info version 7.2.3.1.

Résultats : Au total, 88 cas d’hémorragies digestives hautes ont été retenus (prévalence hospitalière de 12,9 %). L’âge moyen des patients était de 47,8 ans avec des extrêmes de 17 et 85 ans, et un sex-ratio de 3,2. Le délai moyen d’admission était de 5,4 jours avec des extrêmes de moins de 24 heures et 14 jours. L’hématémèse associée au méléna était le motif d’hospitalisation le plus fréquent (38,6 %). A l’admission, une prédominance des épigastralgies dans 54 cas (61,4 %) a été rapportée, suivies des vertiges dans 50 cas (56,8 %) ; l’état de conscience était altéré chez 7 patients (7,9 %) ; et 18,2 % des patients étaient en état de choc. Le taux d’hémoglobine (Hb) moyen était de 6,6 ± 3 g/dl avec des extrêmes de 2 et 15 g/dl. Quatre-vingt-cinq patients (96,6 %) ont présenté une anémie, avec une prédominance normocytaire normochrome chez 37



patients (43,5 %). Le délai de réalisation de l’endoscopie allait de moins d’un jour (12 heures) à 15 jours avec une moyenne de 2,4 jours. Dans 87 cas (98,9 %) des lésions diverses ont été retrouvées à l’endoscopie. Les principaux facteurs favorisants étaient les AINS et/ou l’acide acétyle salicylique (27,2 %) et la phytothérapie (25 %). L’ulcère gastroduodénal (42 %) et les varices œsophagiennes (40,9 %) étaient les principales causes de l’hémorragie.

Conclusion : L’hémorragie digestive haute est fréquente dans notre service, et ses principales étiologies demeurent les ulcères gastroduodénaux et la rupture des varices œsophagiennes visualisés par l’endoscopie œso-gastro-duodénale qui reste l’examen clé pour le diagnostic étiologique.