Dyslipidémies chez les enfants vivant avec le virus de l’immunodéficience humaine suivis au Centre Hospitalier Universitaire Pédiatrique Charles de Gaulle de Ouagadougou (Burkina Faso).,
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Auteur(s): Soudré FM, Karfo R, Kouraogo A, Kéré BP, Ouédraogo SAP, Kyetega A, Sire G, Yonli F, Tonde I, Sakande J
Résumé

Introduction : Les médicaments antirétroviraux sont responsables d’effets secondaires pouvant comporter
des troubles du métabolisme lipidique. Ce type d’altérations, potentiellement athérogène, expose les patients à
un risque important de survenue de pathologies cardio-vasculaires, ce d’autant plus si le traitement est instauré
à un jeune âge. C’est ainsi que nous avons voulu conduire cette étude, portant sur les dyslipidémies chez les
enfants vivant avec le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), sous traitement antirétroviral (TARV).
Matériels et Méthode : Il s’est agi d’une étude transversale à visée descriptive, réalisée de février à
juillet 2018, au laboratoire de biologie médicale du CHU pédiatrique Charles de Gaulle de Ouagadougou au
Burkina Faso. Etaient inclus les enfants de moins de 15 ans vivant avec le VIH, sous TARV, reçus au service
des maladies infectieuses dans le cadre de leur suivi régulier. Un bilan de suivi immuno-virologique (taux de
lymphocytes TCD4+, charge virale plasmatique), de même que les paramètres du bilan lipidique (Triglycérides,
Cholestérol total, Cholestérol-HDL, Cholestérol-LDL), ont été réalisés au laboratoire, sur un prélèvement de
sang veineux (tube EDTA et tube sec).
Résultats : Au total, 117 enfants ont été inclus, avec une durée moyenne de TARV de 5,02 ans ± 3,3. Le sexratio
était de 1,13 en faveur des garçons et l’âge moyen de 9,21 ans ± 3,67. Les enfants infectés par le VIH 1 étaient
au nombre de 115 (98,30%), un enfant infecté par le VIH 2 (0,85%) et un, co-infecté par le VIH 1 et 2. La majorité des
enfants, à l’initiation de leur traitement, étaient à un stade clinique avancé (36,75% au stade 2 et 39,32% au stade 3). Le bilan
immuno-virologique était encourageant avec respectivement 82,91% d’enfants ne présentant pas de déficit immunitaire
et 64,96% d’enfants ayant une charge virale indétectable. Ces résultats ont été obtenus grâce au traitement ARV
avec principalement le protocole 2INTI + INNTI qui a été utilisé dans 70,94% des cas, suivi du protocole 2INTI +
1IP avec 26,49%. Les schémas thérapeutiques les plus fréquemment rencontrés étaient constitués de l’AZT / 3TC
/ NVP (37,61%), de l’AZT / 3TC / EFV (16,24%) et de l’ABC / 3TC / LPV/r (15,38%).Les troubles des
paramètres du bilan lipidique étaient à type d’hypercholestérolémie totale (24,79%), d’hypoHDLémie (19,66%),
d’hyperLDLémie (10,26%) et d’hypertriglycéridémie (16,24%). L’hypoHDLémie était majoritaire chez les patients
sous le protocole AZT / 3TC / NVP (p=0,007).
Conclusion : La prévalence du VIH/SIDA chez les enfants demeure élevée au Burkina Faso et s’accompagne
souvent de troubles lipidiques. Ces troubles seraient liés à l’utilisation de certains antirétroviraux dont la classe
des inhibiteurs nucléotidiques ou non nucléotidiques de la transcriptase inverse et les inhibiteurs de la protéase
boostés avec le ritonavir. Le traitement ARV étant à vie, ces enfants pourraient courir le risque de développer
à long terme des complications cardiovasculaires

Mots-clés

Dyslipidémie VIH Antirétroviraux Enfants

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