Le plurilinguisme dans les chansons du rappeur burkinabè Smockey,
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Auteur(s): SARE/MARE Honorine GARBA W. Desiré
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Résumé

Le plurilinguisme est une question suffisamment étudiée dans les littératures francophones d’Afrique de l’Ouest. Il s’est imposé aux écrivains qui baignent dans un milieu multiculturel, « tiraillés », selon le terme de Alain Sissao, entre le français et leurs langues maternelles. Vivant dans le même contexte linguistique, les artistes musiciens n’échappent pas à cet état de fait. C’est notamment le cas de l’artiste burkinabè Smockey qui, dans ses chantons, fait montre d’un véritable dialogue de cultures au niveau linguistique. Si chez les écrivains burkinabè par exemple, le plurilinguisme se matérialise entre autres par l’emprunt, le calque et le collage, Smockey, lui, insère à une échelle macrostructurale diverses langues négro-africaines (« bisa », « fulfulde », « dioula », « kasena », « moore ») dans différentes chansons. À l’aune du dialogisme bakhtinien dont se sont nourris les concepts d’hybridité et d’interactions culturelles, l’on peut véritablement appréhender les tenants et aboutissants du dialogue linguistique dans les textes de smockey. En effet, ce plurilinguisme du rappeur implique la collectivisation de l’art, une mise en exergue de groupes sociaux particuliers et une orchestration identitaire. Du reste, ce rap –plurilingue - serait un art identitaire et un rap de marketing.

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