Les infections opportunistes du système nerveux au cours du sida: aspects épidémiologiques, diagnostiques et évolutifs,
Auteur(s): Mamoudou SAVADOGO, Ismael DIALLO, Kognimisson Apoline SONDO, Zoumbahan Marie Thérèse TRAORÉ
Auteur(s) tagués: Mamoudou SAVADOGO ;
Résumé

Introduction. Les infections opportunistes à
localisation neurologique sont responsables
d’une lourde létalité des PvVIH. L’objectif
de notre étude est de décrire les aspects épidémiologiques, diagnostiques et évolutifs
des infections opportunistes à localisation
neurologique dans le Service des maladies
infectieuses en 2019.
Patients et méthodes. Il s’est agi d’une étude
rétrospective couvrant la période du 1er janvier
au 31décembre 2019. Étaient inclus tous les
patients admis et hospitalisés pour infection
opportuniste à localisation neurologique à
partir des arguments cliniques, biologiques
et/ou tomodensitométriques.
Résultats. Durant la période d’étude, 159patients avaient été hospitalisés dans le Service
des maladies infectieuses. Parmi eux 10cas de
toxoplasmose cérébrale, 3 cas de cryptococcose neuroméningée et 1 cas de tuberculose
méningée avaient été diagnostiqués, soit une
fréquence hospitalière de 6,28%, 2% et 0,6%
respectivement. L’âge moyen des patients
était de 40 ans ± 9. Soixante et un pour cent
(61%) des patients étaient de sexe féminin
contre 39% de sexe masculin soit un sexratio de 0,64. La majorité des patients (80%)
provenait de la capitale Ouagadougou et de
ses banlieues. Les infections opportunistes
sont survenues chez des patients infectés par le VIH sévèrement immunodéprimés (taux de
lymphocytes TCD4 moyen 59 ± 13cell/mm3
).
Les motifs d’hospitalisation étaient dominés
par une altération de l’état général, une difficulté à la marche et à l’élocution, une fièvre
et des céphalées. L’examen clinique notait
un déficit moteur et un syndrome méningé
chez la majorité des patients. La tomodensitométrie avait contribué au diagnostic chez
tous les patients souffrant de toxoplasmose
cérébrale. Le diagnostic de la cryptococcose
neuroméningée a été posé à partir de l’examen
du liquide cérébrospinal (LCS) à l’encre de
Chine. Quant à la tuberculose méningée, son
diagnostic a été retenu à partir de l’examen
cytobactériologique et biochimique du LCS.
La toxoplasmose cérébrale a été la circonstance
du dépistage de l’infection à VIH chez 40%
des patients, tandis que la cryptococcose neuroméningée l’a été chez 23%. La toxoplasmose
et la cryptococcose neuroméningée sont survenues chez respectivement 60% et 72% des
patients en échec du traitement antirétroviral.
Sous traitement, l’évolution a été marquée par
une létalité de 22,5%.
Conclusion. Le terrain de prédilection des
infections opportunistes du système nerveux
demeure les patients infectés par le VIH sévèrement immunodéprimés naïfs du traitement
antirétroviral ou en échec thérapeutique.

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