Innovations galéniques et prise en charge des maladies infectieuses,
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Auteur(s): YAMEOGO B. Gérard Josias
Auteur(s) tagués: Gérard Josias B. YAMEOGO ;
Résumé

Les innovations galéniques constituent un élément fondamental du développement pharmaceutique.
Quand on évoque le sujet d’innovation galénique aujourd’hui, on pense à la nanotechnologie, une voie innovante pour véhiculer des molécules thérapeutiques vers une cible. En effet, de nombreuses substances actives présentent des caractéristiques physico-chimiques peu favorables au passage des barrières biologiques, rendant l’obtention de concentrations efficaces au niveau du site d’action très difficile et provoquent des déperditions importantes vers d’autres tissus à l’origine d’effets toxiques parfois rédhibitoires pour le traitement. D’autre part, les biomédicaments (acides nucléiques, peptides, protéines etc.) sont le plus souvent des macromolécules fragiles, très rapidement dégradées après leur administration. Ces problèmes peuvent être résolus en modulant la distribution in vivo du principe actif, indépendamment des propriétés physico-chimiques de ce dernier. Il s’agit ici d’associer, de protéger, d’acheminer et libérer le principe actif au niveau du site d’action grâce à un vecteur submicronique. La recherche galénique a permis de développer i) des vecteurs à tropisme hépatosplénique, ii) des vecteurs à résidence vasculaire prolongée, obtenus par décoration surfacique hydrophile des nanoparticules de manière à leur conférer des propriétés de furtivité et iii) des vecteurs actifs munis d’éléments de reconnaissance, capables de cibler le site d’action.
Quelques exemples montrent que ces nouveaux systèmes d’administration ont des applications considérables dans la prise en charge des maladies infectieuses. Les vecteurs à tropisme hépato-splénique ont été utilisés avec succès dans le traitement des maladies infectieuses invasives intracellulaires avec l’amphotéricine B liposomale (Ambisosome®). Ils permettent d’éviter la déperdition, favorisant ainsi la libération de l’antibiotique au niveau de la cible cellulaire. Ils apparaissent comme une alternative intéressante dans la lutte contre la résistance aux antimicrobiens.
L’utilisation de vaccins virosomaux (Epaxal contre l'hépatite A et Inflexal v contre l’Hemophylus influenza A et B) est un autre exemple de l’apport de la nanotechnologie dans ce domaine. Les virosomes sont pseudopraticules virales constituées d’une membrane de phospholipides et de glycoprotéines de surfaces du virus, favorisant la mémoire immunitaire et la production d’anticorps post vaccinaux. Ils se distingue par l’absence d’hydroxyde d’aluminium utilisé comme adjuvant.
Les nanoparticules ont été également au coeur des technologies vaccinales à ARNm contre la COVID 19 avec notamment le vaccin Pfizer BioNtech. Dans ce vaccin, des nanoparticules lipidiques permettent d’envelopper l’ARNm (qui est fragile) et donc d’assurer sa protection de la destruction et lui permettre de pénétrer dans la cellule.
Enfin d’autres résultats de recherche démontrent des propriétés antimicrobiennes des nanoparticules d’oxydes métalliques (argent, zinc, …), faisant d’elles une alternative thérapeutique intéressante dans le traitement des maladies infectieuses d’origine bactérienne ou virale.

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