Parental Death and Children’s Schooling in Burkina Faso,
Auteur(s): Jean‐François Kobiané, Anne‐Emmanuèle Calvès, and Richard Marcoux
Résumé

On observe au cours des dernières années, un intérêt croissant pour l’étude du bien-être des orphelins, sans doute en relation avec la pandémie du VIH/SIDA. Aussi, une majeure partie de la littérature sur les orphelins porte sur les pays d’Afrique de l’Est ou Australe, régions les plus touchées par le VIH/SIDA. On sait pourtant peu de choses sur d’autres régions du continent, notamment les pays sahéliens d’Afrique de l’Ouest. Bien que le niveau de prévalence du VIH soit relativement faible dans ces pays, le niveau de mortalité demeure élevé, ce qui signifie un nombre important d’orphelins. L’Afrique sub-saharienne est bien connue pour ses réseaux de solidarité traditionnelle et la pratique de confiage, institutionnalisée en Afrique de l’Ouest, est l’un des mécanismes par lequel la famille étendue intervient pour réguler les conséquences des « crises » comme le décès parental. Le décès des parents est-il préjudiciable à la scolarisation des enfants, notamment leur entrée à l’école ? Les données utilisées sont celles de l’Enquête Migration et Insertion Urbaine au Burkina (EMIUB) réalisée en 2000 par l’UERD (actuel ISSP) en collaboration avec le département de démographie de l’Université de Montréal et le CERPOD (Mali). 8 642 biographies individuelles de personnes âgées de 15-64 ans ont été collectées. En recourant à des méthodes d’analyse biographique adaptées (Estimateur de Kaplan Meier, modèle exponentiel par morceaux), l’étude met en évidence un certain nombre de résultats : le décès des parents est surtout préjudiciable à l’entrée à l’école des orphelins des deux parents en milieu rural. Les conséquences de la perte des parents sur les chances d’entrée à l’école ont changé au cours du temps, probablement du fait d’une baisse de la mortalité au cours du temps (même si le niveau demeure élevé) et d’un contexte général d’accroissement de la scolarisation : l’effet de la perte des parents sur les chances d’entrée à l’école était plus important dans les vieilles générations que dans les jeunes générations. En milieu urbain, par contre, les orphelins des deux parents ont plus de chances d’entrer à l’école comparativement aux non orphelins, ce qui pourrait s’expliquer par le nombre croissant d’organisations de la société civile venant en aide aux enfants vulnérables.

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