Comment transformer les mégalopoles africaines actuelles en villes d’accueil ? Dans un contexte d’insécurité généralisée, comment peut-on rendre les villes hospitalières ? Ce début du XXIe siècle est marqué par la montée de la terreur djihadiste, du grand banditisme, des conflits intercommunautaires, etc., tous ces conflits, au-delà de leur caractère mortifère, créent une instabilité et un déplacement massif de populations. À cette insécurité s’ajoute le phénomène du changement climatique ou des catastrophes écologiques, des pandémies qui contribuent à rendre précaires les cadres de vie des populations. Ce contexte d’insécurité généralisée génère de plus en plus des populations vulnérables. Face à une telle crise, que peut-on faire ? Des philosophes contemporains comme Emmanuel Levinas, Jacques Derrida et Corine Pelluchon, dans leurs analyses de l’existence, développent des concepts susceptibles d’être utilisés pour offrir des alternatives plus heureuses à la vulnérabilité des populations. En partant de l’éthique de la responsabilité ou de l’éthique de l’accueil ou de l’hospitalité de Levinas, Derrida va insister sur cette dimension de l’hospitalité inconditionnelle pour signifier l’obligation sans condition d’accueillir l’autre. Corine Pelluchon, s’inspirant des travaux de Levinas, va inviter à adopter dans nos sociétés contemporaines fragilisées par une vulnérabilité généralisée, une éthique de la considération. Exiger de nos sociétés la création de conditions favorables pour les populations vulnérables vise essentiellement à rendre à chaque homme vulnérable sa dignité. Une telle ambition passe par l’organisation de nos villes pour en faire des villes qui partagent des vertus comme le respect, la civilité, l’amour …, afin d’en faire des villes-refuges ou encore des villes accueillantes, hospitalières.

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