L’élan vital est invention pour fonder, et la pensée moderne, et l’imago commode du
Nègre. Tel est le phototype d’un « senghorisme » dans la littérature. C’est en chorus à
l’unisson que la génération pensant la chronique annoncée d’un échec des indépendances
africaines reproche à celui qui se donna comme mission de donner une profondeur idéologique
au mot porté par Césaire et vécu en maux de hoquets par Damas, d’avoir forgé un concept qui
part d’une substance ontologique et s’éloigne d’un contenu historique : le postulat de la
« personnalité négro-africaine ». Quel est le mobile de la trahison sui generis ? Cerner la
figure polémique du Senghor dont les frasques théoriques et philosophiques présumées auront
suscité la furia d’une jeunesse intellectuelle émergeant avec les indépendances, est le but de
cette réflexion qui se propose un panorama des interrogations autour d’une position
épistémologique, une identité par lesquelles Senghor aurait fait entrer une épistémè dans le
discours de la contestation sous la forme un vécu esthétique (de poète) et conceptuel (d’acteur)
au mépris d’une négritude historique et dans l’histoire. En partant du concept de la
personnalité négro-africaine querellée, le présent article tente d’en cerner la poétique,
autrement la théorie du cheminement qui témoigne d’une unité plurielle du sens dynamique de
l’African personality à travers le monde et les moments du monde. A l’appui de la balise
heuristique de la contextualisation anthroposémiotique du sens, l’approche théorique procède
de l’épistémocritique d’une poétique et d’une terminologie.

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