Le Burkina Faso est un pays à forte diversité ethnique. Cela implique une gestion savante des questions ethniques qui se manifestent généralement à travers des institutions telles que la chefferie traditionnelle et les langues nationales. Tantôt accusé d’être proche de tel ou tel autre groupe ethnique, l’Etat se doit de travailler à la cohésion sociale tout en restant neutre. En analysant les usages langagiers des populations, on s’aperçoit qu’il y a souvent des sentiments de replis identitaires. La problématique ethnique se pose aussi lorsque l’Etat ne parvient pas à désamorcer les tensions sociales et qu’il recourt aux chefs traditionnels les plus proches géographiquement sans tenir compte des appartenances et revendications ethniques. Aussi l’Etat, dans sa politique de promotion des langues nationales, peine-t-il à atteindre ses objectifs, la langue française étant de loin celle pratiquée dans l’administration publique. Dans ces conditions, une constitutionnalisation de la chefferie traditionnelle est nécessaire en vue de lui trouver des espaces d’expression officiels et des prérogatives et limites liées à son statut. S’agissant des langues nationales, celles-ci doivent émerger pour être de véritables outils de communication administratives à côté du français.

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