La gestion des équipements d’électricité et d’eau potable réalisés à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso dans le cadre du programme de modernisation et d’équipement des territoires d’Outre-mer après la Seconde Guerre mondiale fut confiée à la société Energie AOF, respectivement, en 1954 et en 1956. Cette entreprise qui exerçait la même activité en Mauritanie, au Niger et au Soudan français fut relayée à l’indépendance par la Société Africaine d’Electricité (SAFELEC) qui implanta ses services à Ouahigouya, ville secondaire de la Haute-Volta, en 1964. Principalement guidées par la recherche du profit, ces entreprises se devaient de développer des stratégies de gestion garantissant la rentabilité de l’exploitation. Cet article s’invite à l’analyse de leurs performances au plan financier qui demeurent encore très peu étudiées. Il se fixe pour objectif d’examiner leur politique, d’analyser leurs comptes de résultat en s’appuyant sur des sources d’archives, des sources orales et la revue de littérature. Il ressort que ces sociétés développaient l’équipement au profit d’une clientèle solvable très réduite. D’une manière générale, cette politique n’eut pas de succès, surtout, dans les villes secondaires où l’exploitation était déficitaire. En 1967, la SAFELEC procéda à une augmentation des tarifs dans tous les centres mais, cette mesure qui ne produisit pas les résultats escomptés. En Haute-Volta, les entreprises privées furent mises en difficulté par l’inadéquation entre l’équipement et les réalités des villes, la politique d’austérité qui suivit la chute de la Première République et les impayés. En 1968, la France déconcentra la gestion de la SAFELEC à l’échelle des territoires.

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