En 1991, le Burkina Faso renoue, après plus d’une décennie d’Etat d’exception, avec l’organisation d’élections pluralistes comme moyen de changement politique et instrument de légitimation du pouvoir. En 1995, sont tenues les premières élections municipales de la quatrième république. Avec la tenue de ces élections de proximité, la question ethnique refait surface. Comment cela se manifeste-t-il ? Et quels en sont les dangers pour le processus électoral au Burkina Faso ? Basée essentiellement sur la littérature scientifique et les sources orales, l’étude montre qu’à chacune des élections municipales organisées entre 1995 et 2016, le choix des élus burkinabè est resté marquer par l’importance des liens sociaux traditionnels notamment le régionalisme, « l’ethnicisme », le cousinage. La tendance générale est de voter pour un « frère » ou un « fils de la région ». De l’étude, il ressort aussi que le choix des candidats au sein des partis politiques burkinabè est influencé par le référent ethnique. Cela constitue un danger car le vote ethnique réduit de façon significative les chances pour que le système politique produise le meilleur choix possible pour la collectivité. Nous avons privilégié l’approche socio-historique pour cette étude.

Ethnies – élections municipales - Burkina Faso – manifestations – impact.