Rapports entre chefferie traditionnelle et pouvoir politique sous la IVe République burkinabè (1991-2020) : entre exploitations mutuelles et usures,
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Auteur(s): COULIBALY Hervé Landry, SILGA Wendkouni Parfait
Auteur(s) tagués: Hervé Landry COULIBALY ;
Résumé

La chefferie traditionnelle burkinabè est une institution centenaire qui a résisté au temps. L’histoire récente du Burkina Faso a montré que malgré ses déboires sous certains régimes, la chefferie a toujours fini par triompher au point de devenir un allié incontournable sous la IVe République en cours depuis 1991. Ce faisant, comment la IVe République a-t-elle pu tirer profit de cette alliance avec la chefferie traditionnelle ? Comment la chefferie traditionnelle a-t-elle aussi utilisé le pouvoir de la IVe République ? Enfin, quels sont les impacts, notamment négatifs, sur le processus démocratique burkinabè et sur l’institution traditionnelle ? Sur la base de documents écrits et d’entretiens réalisés auprès de personnes ressources, cette étude montre que les autorités politiques de la IVe République ont eu recours aux autorités traditionnelles dans la résolution des crises sociales et politiques, à l’occasion des consultations électorales, pour la nomination de personnalités à de hautes fonctions, etc. La chefferie traditionnelle, de son côté, a également profité du pouvoir pour se renforcer et ce, à travers une meilleure structuration, l’acquisition d’un droit de regard sur la gestion de la cité, d’une plus grande considération, etc. De ces rapports se dégagent de nombreux impacts négatifs parmi lesquelles les excès de comportement de part et d’autre, la perte d’autorité entre les deux parties et d’avec les populations et surtout les atteintes à la démocratie tant au niveau politique qu’au niveau traditionnel.

Mots-clés

Burkina Faso chefferie traditionnelle démocratie

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