Le Burkina Faso jadis considéré par l’historiographie comme un bastion de l’animisme et une terre de prédilection pour le christianisme présente désormais un visage bien différent. En effet, l’islam a connu une expansion remarquable pendant la période coloniale et surtout depuis l’indépendance du pays en 1960. Majoritaires sur le plan démographique au début des années 1990, les musulmans ne constituent pas pour autant une communauté unie. C’est un groupe qui connaît à l’instar du monde musulman une dynamique de cohésion de convergence mais aussi de scissions, de divergences et de divisions. Cette situation est historiquement tributaire des schismes connus par l’islam après la mort du prophète Mohammed. La résultante est une multiplication des courants et tendances, facteurs de dynamisme, mais également sources de préjugés, de perceptions, de controverses et souvent de conflits très acerbes. L’étude de l’islam par ses courants et tendances constitue donc une porte d’entrée pertinente pour mieux appréhender le fait islamique. Sur la base d’archives, de travaux universitaires et de coupures de presse, cet article se propose de montrer les réalités schismatiques de l’islam au Burkina Faso dans un contexte de renouveau islamique et de recomposition perpétuelle du paysage islamique.

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