Le cinéma, considéré comme le 7e art, est un moyen de communication multimédia combinant l’image et le son. Cependant, comme avec bien d’autres moyens de communication, tout ne peut être explicitement dit, montré ou perçu. Les intentions du réalisateur peuvent être comprises différemment par le spectateur, parce que des passages manquants ou pas suffisamment explicites entrainent chez le spectateur un réflexe de complément pour une réception intelligente. La présente contribution propose, dans une perspective « déconstructionniste » (J. Derrida), une exploration des non-dits, des lieux et moments d’indétermination et de négation de certaines valeurs dans le film Kini et Adams de Idrissa Ouédraogo. Après avoir rappelé les concepts de vide, négation et silence proposés par W. Iser dans le cadre de l’esthétique de la réception (Ecole de Constance en Allemagne), il s’agit d’identifier certains de ces moments dans Kini et Adams, d’en analyser la manifestation et les conséquences sur le plan de l’esthétique du film. Le regard déconstructif permettra alors de voir le potentiel sémantique de la vacuité, le caractère productif de la négation, ainsi que la force d’expression du silence.

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