L’objectif de cet article est de déterminer les contextes et les
modes de traitement de l’information relative aux attaques
terroristes subies en 2021 par le Burkina Faso. Le corpus comprend
5 grands reportages réalisés au cours de l’année 2021 et réalisés
dans des zones en proie au terrorisme. Il ressort de l’étude que
différents types d’images d’illustration sont utilisées dans les grands
reportages étudiés : des images tournées sur le terrain, des images
d’archives, des images de synthèse ou animées contenues. L’étude
révèle l’usage du floutage des visages des intervenants, la
modification des voix de certains interviewés et l’expression sous le
couvert de l’anonymat d’interlocuteurs. Toutefois, de grands
reportages diffusent des images de propagande de groupes
terroristes et créent ainsi de la visibilité autour des acteurs du
terrorisme. L’étude souligne également qu’en termes d’effets, la diffusion des grands reportages a modifié l’agenda du ministre
responsable de la Sécurité (visite de soutien aux populations à
Solhan), du Procureur du Faso à Mangodara (ouverture d’une
enquête sur la mort d’un Volontaire de défense de la patrie (VDP)
et de particuliers (Contribution à l’effort de guerre et aux soins des
VDP blessés au front). Sur le plan de la responsabilité sociale du
journaliste, l’étude souligne la pratique de l’autocensure des
journalistes et de la censure du régulateur.

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