La mise en œuvre des politiques publiques du développement rural du Burkina Faso au cours
des années 1960 a été marquée par des déplacements de populations agricoles, encadrés par
l’Etat ou spontanés, des régions surpeuplées du nord et du centre du pays vers les « terres
neuves » des vallées des volta. Cela s’est traduit par des aménagements pour la production agro-
pastorale. La région des Hauts-Bassins, notamment le sous bassin versant de Plandi 2, a
bénéficié de ces aménagements avec le transfert des populations agricoles, en particulier à partir
du début de la décennie 1970. Ce transfert a été suivi de mouvements spontanés. L’objectif de
cet article est d’analyser l’évolution des rapports fonciers à tendance conflictuelle, induite par
les aménagements hydro-agricoles dans le sous bassin versant Plandi 2. La méthodologie
combine les approches quantitative, qualitative, participative et systémique. Au total 300
ménages ont été enquêtés, 46 entretiens réalisés et 12 focus groups animés. Entre 1975 et 2006,
la densité de la population des communes du sous bassin versant est passée de 56,2 hbt/km2 à
459 hbt/km2. L’occupation des terres par les champs est passée de 1, 97 % en 1972 à 78,61 %
en 2018 de la superficie. Les implications socio-économiques de cette dynamique sont
multiples : pression foncière, restructuration des rapports fonciers locaux, de plus en plus
marchands, émergence de conflits divers.

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