La problématique du développement des zones frontalières a longtemps constitué une préoccupation majeure pour les États ouest-africains en raison de l’imprécision des limites issues des tracés postcoloniaux. Mais des initiatives de démarcation ont été entreprises par les États en vue de favoriser l’implémentation d’actions de développement dans ces périphéries nationales comme la frontière Burkina Faso-Mali. Cette situation a favorisé la naissance de nombreuses structures de coopération transfrontalière entre ces deux pays. Il est alors important de comprendre la manière dont la coopération transfrontalière participe au développement local des collectivités frontalières. L’objectif de cette étude est d’analyser les effets induits de la coopération transfrontalière Burkina Faso-Mali. La méthodologie adoptée est basée sur une approche systémique et intègre l’exploitation documentaire sur le problème de recherche, l’observation et les enquêtes mixtes de terrain à travers des questionnaires et des guides d’entretien. Les résultats révèlent que la coopération transfrontalière, en s’inscrivant dans le champ de la décentralisation, a offert la possibilité aux collectivités frontalières contiguës de nouer des relations de part et d’autre de la frontière. Ainsi, de multiples investissements sont faits avec l’appui des États, des instances régionales (CEDEAO, UEMOA) et des partenaires techniques au développement. Les domaines d’action concernent l’appui institutionnel et l’aménagement du territoire. Malgré la persistance des effets inhibiteurs des crises politique et sécuritaire sur l’élan du développement, 52,9% des enquêtés attestent que diverses infrastructures sociales et de désenclavement ont été érigées dans le cadre de la coopération frontalière. Ces expériences de territorialités transfrontalières Burkina Faso-Mali pourraient constituer un exemple de cas école pour inspirer d’autres périphéries nationales africaines.

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