La publication du premier rapport du groupe intergouvernementale d’étude du climat en 1990 a tiré la sonnette d’alarme sur le réchauffement du climat mondial. Depuis lors, bien d’autres rapports et études se sont supplées pour démontrer la réalité et l’ampleur du phénomène à l’échelle globale. Quelques études sont été également menées pour mieux comprendre les mécanismes du climat au niveau continental comme l’Afrique (AMMA, WASCAL). Mais peu de travaux se sont intéressés aux plus petites entités spatiales. Le Burkina Faso compte une population à majorité rurale dont les principales activités sont l’agriculture pluviale et l’élevage. Ainsi la variation du climat, en certains de ses paramètres, entraîne des conséquences néfastes sur les activités et les ressources naturelles. L’objectif de la présente note de recherche est de mettre en évidence les manifestations tangibles du réchauffement climatique au Burkina Faso. La méthodologie est basée sur l’analyse statistique des paramètres météorologiques essentiels (température et pluviométrie) de toutes les stations synoptiques du pays. Les résultats permettent de détecter les signes d’une crise car l’évolution des valeurs thermiques de la série normale 1981-2010 indique une tendance générale à la hausse. L’isotherme moyen 27°C a disparu du Burkina Faso au cours de la dernière décennie même si les données de pluie mettent en exergue une légère reprise globale. Ce dérèglement suscite l’inquiétude des populations dont les appréciations du phénomène sont parfois nuancées au regard des incidences sur leurs activités et les ressources naturelles. Le pays se doit d’engager des actions fortes dans la perspective mondiale de lutte contre les émissions des gaz à effet de serre.

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