Au Burkina Faso, la région de l’Est, à l’instar de celles de l’Ouest et du Sud-ouest, est une zone d’accueil pour les migrants en quête de potentialités agroécologiques. Cependant, l’installation de nouveaux arrivants accentue la pression sur les ressources naturelles, déjà sujettes aux vicissitudes climatiques. Le bassin versant de la Kompienga au Burkina Faso, est à l’épreuve de cette situation qui justifie cette étude dont l’objectif est d’analyser la dynamique du couvert végétal ainsi que les facteurs climatiques, démographique et socioéconomiques, pour une stratégie de préservation plus viable. L’approche méthodologique s’est basée sur l’observation des états du couvert végétal entre 1988 et 2016 à partir des logiciels GRASS GIS 7 et QGIS 2.18. Des enquêtes socio-économiques ont été conduites à travers des entretiens individuels et des focus groupes dans deux villages (Kabonga 1 et 2). Au total, 41 % des ménages agricoles ont été concernés par l’étude. Les résultats obtenus montrent que la superficie des champs est passée de 12,76 % de l’espace d’étude en 1988, à 42,23 % en 2016 avec une forte dégradation des forêts et savanes. Le secteur d’étude a connu deux mouvements migratoires récents en
2003 et en 2007. La faible pluviométrie, la pression démographique et la crise alimentaire sont les raisons qui justifient l’abandon des localités d’origine par les migrants qui pratiquent essentiellement l’agriculture, l’élevage et le commerce.
Toutefois, la forte pression foncière entraîne la dégradation des terres, cette situation transforme les villages de migrants en des villages d’émigrés.

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