Le lévirat face à l’impact du VIH/SIDA au Burkina Faso : cas de la société moagha,
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Auteur(s): Madeleine Kabore Epouse Konkobo
Résumé

Le lévirat ou le remariage des veuves est une pratique séculière dans la société moaagha et se poursuit en dépit de la modernisation et des maladies infectieuses mortelles notamment le SIDA. Il est fondamental de s’interroger sur l’enjeu d’une telle pratique jugée rétrograde face aux mutations sociales. L’article sur le lévirat s‘inscrit dans cette perspective. Il montre qu’au-delà des raisons sociales avancées qui justifient le lévirat que sont la solidarité à l’égard de la veuve et des orphelins, la considération du mariage comme un lien indéniable entre deux familles même en cas du décès de l’époux qui maintient la femme dans son foyer, il faut admettre que cette pratique a plus d’inconvénients que d’avantages. En effet, elle chosifie la femme, enlève sa dignité, le droit de choisir son conjoint. Sans rejeter nos traditions et au regard des inconvénients du lévirat, il est plus juste d’y renoncer sans pourtant cesser de faire preuve de solidarité à l’égard des veuves et orphelins. Pour éradiquer le lévirat, l’engagement de tous est indispensable, particulièrement celui des autorités politiques qui doivent voter des lois en ce sens. Par ailleurs, les populations doivent être sensibilisées aux problèmes de santé liés à cette pratique. En somme, le lévirat, a priori, justifié par des intentions humanistes, pose en réalité le conflit entre modernité et tradition. Les résultats de ce travail de recherche ont été présentés dans le cadre des séminaires mensuels de notre Institut de recherche en sciences sociales, et ensuite, publié dans Women Health Education Programme, Education et matériel, Travaux universitaires, avril 2008

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lévirat impact du sida

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