Cultures maraichères et sécurité alimentaire des ménages des villes de Bobo-Dioulasso, Ouagadougou et Ouahigouya au Burkina Faso,
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Auteur(s): Madeleine Kabore épouse Konkobo, Félix Ouédraogo et Kiswendsida Parfait Tapsoba
Résumé

Publier en 2017 dans la revue Sciences de l’environnement du Laboratoire de Recherches Biogéographiques et d’Etudes Environnementales (LaRBE), Université de Lomé, pp.317-380.et toujours dans le cadre de nos travaux dans le projet PARADE, Cette étude se voulait une analyse de la contribution des cultures maraichères à la sécurité alimentaire des ménages dans les trois principales villes du Burkina Faso. En effet il est couramment admis que la sécurité alimentaire recouvre quatre principales dimensions, à savoir : la disponibilité, l’accessibilité, la stabilité et enfin l’utilisation des approvisionnements. Afin de mieux cerner ces différentes dimensions nous avons procédé par des analyses quantitatives et qualitatives. Ainsi, dans un premier temps, nous avons mis en relation les prix de réserves des ménages et les prix du marché des différents légumes dans mes marchés des différentes villes et cela toute l’année durant. Cela nous a permis d’analysé les trois premières dimensions que sont la disponibilité, la stabilité de la disponibilité, et l’accessibilité des ménages aux aliments. Nous avons ensuite déterminé les effets induits de la consommation de ces légumes sur leur statut alimentaire en termes de diversité et d’énergie calorifique en établissant un score de consommation alimentaire (SCA) de ces ménages urbains. En rappel, le (SCA) est un score composite, basé sur la diversité alimentaire, sur la fréquence de consommation et l’importance nutritionnelle relative des différents groupes d’aliments. Il est calculé en multipliant la pondération de chaque groupe d’aliments par le nombre de jour de consommation des aliments de ce groupe au cours de la semaine. Lorsque la valeur du SCA est inférieure à 28, elle est dite pauvre et reflète une alimentation dont la qualité et la quantité sont inadéquates. Lorsque la valeur du SCA est comprise entre 28,5 et 42 alors elle est dite minimale et reflète une alimentation de qualité inadéquate. Enfin les valeurs du SCA supérieures à 42 sont dites acceptables et sont caractéristiques d’une alimentation qui peut être considérée comme adéquate. Cette étude a révélé que les ménages urbains présentent dans l’ensemble une accessibilité moyenne aux cultures maraîchères au cours de l’année. Cultures maraichères et sécurité alimentaire des ménages des villes de Bobo-Dioulasso, Ouagadougou et Ouahigouya au Burkina Faso Cette accessibilité varie en fonction de la période et aussi du revenu du ménage. Sur la base de leurs rations familiales, les ménages des villes de Bobo-Dioulasso, Ouagadougou et Ouahigouya ne couvrent pas leurs besoins énergétiques. Les disponibilités énergétiques dans ces trois villes représentent respectivement 77 % ; 65,8 % et 83,7 % des besoins énergétiques. Les disponibilités énergétiques provenant des cultures maraîchères, elles, représentent respectivement 4,3 % ; 4 % et 6,6 % des disponibilités alimentaires totales dans ces trois villes. En outre, les ménages urbains présentent des rations diversifiées. Le score de consommation alimentaire moyen dans l’ensemble de l’étude est de 58,4. Les fréquences élevées de certaines cultures maraîchères comme l’oignon et la tomate (plus de 85 %), le chou, le poivron, l’aubergine locale (plus de 20 %) dans les rations témoignent de leur contribution à l’amélioration du statut alimentaire des ménages urbains à travers la diversification des rations. L’analyse de l’accès des ménages urbains aux cultures maraîchères et leurs effets sur les rations de ces derniers rappellent que le consommateur ici représenté par le ménage urbain et le producteur (maraîchers dans notre cas) sont deux agents économiques avec deux objectifs différents, voire opposés. Les consommateurs urbains recherchent la maximisation de leur utilité et désirent de grandes quantités à de vils prix tandis que les maraîchers recherchent la maximisation de leurs profits. Cela nécessite l’intervention de l’état pour établir un équilibre harmonieux en subventionnant par exemple certains facteurs de production, ce qui pourrait réduire les couts de production des maraîchers et faciliter l’accès économique des ménages urbain aux cultures maraîchères.

Mots-clés

Burkina Faso cultures maraîchères ménages urbains sécurité alimentaire score de consommation alimentaire

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