Cet article aborde la situation de la formation des adultes au Burkina Faso en insistant sur l’offre de cette formation universitaire. En nous appuyant sur l’exemple de la formation en Licence de la filière développement et éducation des adultes (DEDA), nous proposons de répondre à la question suivante: En quoi la formation par alternance de la filière DEDA a-t-elle contribué à l’intégration des savoirs et des pratiques professionnelles chez les sortants de la Licence ?
La démarche méthodologique s’est basée sur une approche mixte combinant des données quantitatives et qualitatives pour montrer que la formation de la filière DEDA a connu des évolutions au niveau du dispositif pédagogique initial de formation entraînant des modifications sur les critères de recrutement des postulants, les coûts de la formation, la durée de la formation et le suivi des apprenants en période de l’alternance. L’accès à l’offre de formation semble désormais exclure les non-détenteurs du baccalauréat, remettant en cause la volonté d’ouvrir la formation universitaire aux professionnels du monde du développement. L’étude a montré par ailleurs que, sur deux décennies, la filière a formé plus de deux cent professionnels venant de divers secteurs d’activités professionnelles couvrant l’éducation, les organisations non gouvernementales (ONG), l’agriculture et l’élevage, la santé, l’action sociale, les collectivités territoriales, la culture et le sport. L’envergure géographique de la filière est régionale et couvre six pays d’Afrique de l’Ouest (Bénin, Burkina Faso, Guinée, Mali, Togo). L’étude a également montré qu’une forte proportion des sortants de la Licence a tiré des bénéfices de la formation en matière de promotion interne, de reconversion professionnelle et a recouvré l’envie de poursuivre les études universitaires en Master et/ou en thèse de doctorat. Enfin l’étude a montré l’existence de difficultés liées au fonctionnement du dispositif pédagogique, notamment l’obligation de présence des apprenants aux blocs de cours, les incompréhensions entre les apprenants et leurs hiérarchies, les surcharges dans les tâches professionnelles durant les blocs de cours et l’absence d’un aménagement administratif individuel pour suivre convenablement la formation. L’absence de bourse d’étude a été également évoquée par les sortants de la Licence comme une difficulté supplémentaire pour mener commodément les études.

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