La crise sécuritaire peut s’expliquer par l’individuel et le social. Pour S. Moscovici (1984) la psychologie sociale est la science du conflit entre l’individu et la société. Quant à G. Moser (2006) l’accent y est mis sur la cognition, le comportement et les modes de construction du savoir divergent. Le Burkina Faso connait une crise sécuritaire depuis 2015. Le Centre-Nord est l’une des zones les plus touchées. Dans cette zone, les médias traditionnels produisent des récits sur cet événement, socialement ancré, en train de se dérouler et ne comportant pas encore de fin. Nous nous sommes demandé quels peuvent être les enjeux d’un récit « en train de se faire » lorsqu’un événement, socialement ancré, en train de se dérouler est raconté par des locuteurs locaux que sont ces hommes de média. Des hommes de média locaux, volontairement, participent à des focus groups au cours desquels ils décrivent collectivement l’histoire de la crise sécuritaire. Ils doivent concilier opinions avec un récit sans interlocuteur défini. En cela, une analyse psychosociale nous permet de comprendre les liens existants entre les contenus des récits et ceux qui les décrivent. Cela nous permet de saisir certaines problématiques inhérentes à l’effort de récit de la crise sécuritaire.

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