Autonomie décisionnelle des femmes en âge de procréer et utilisation de la contraception moderne au Burkina Faso,
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Auteur(s): Yentéma Onadja, Sawadogo P. Maurice, Moussa Lonkila Zan, Dalomi Bahan, Adama Tiendrebeaogo
Auteur(s) tagués: YENTEMA ONADJA ;
Résumé

Objectifs : Cette étude vise à examiner les liens entre l’autonomie décisionnelle des femmes et l’utilisation de la contraception moderne au Burkina Faso en 2010 et en 2015.
Méthodes : Notre analyse s’est basée sur les données de l’enquête démographique et de santé et à indicateurs multiples du Burkina Faso de 2010 (EDSBF-MICS 2010) et de l’enquête multisectorielle continue-module démographie
et santé de 2015 (EMC-MDS 2015). Elle a concerné 13 563 femmes de 15-49 ans en union à l’EDSBF-MICS 2010 et 8 721 femmes de 15-49 ans en union à l’EMC-MDS 2015. L’autonomie décisionnelle de la femme a été mesurée à travers sa capacité, ou son manque de capacité à participer aux décisions du ménage concernant ses propres
soins de santé, aux achats importants du ménage et à sa liberté de mouvement. Nous avons utilisé les modèles de régression logistique pour évaluer les effets de l’autonomie décisionnelle des femmes et de leur attitude à l’égard de la violence faite aux femmes sur l’utilisation de la contraception moderne.
Résultats : En 2015, les femmes ayant une grande autonomie décisionnelle avaient 1,33 fois plus de chances de recourir aux méthodes contraceptives modernes que celles qui ne participaient à aucune décision au sein du ménage. De plus, notre analyse a montré que les femmes ayant une attitude très favorable à la violence faite aux femmes avaient, en 2010 et en 2015, respectivement 1,20 fois et 1,35 fois moins de chances d’utiliser les méthodes contraceptives modernes que celles qui se déclaraient contre la violence faite aux femmes.
Conclusions : Malgré les limites relatives à la mesure de l’autonomie des femmes, cette analyse montre clairement un effet significatif et positif du pouvoir de décision des femmes au sein du ménage sur l’utilisation de la contraception moderne en 2015. Elle souligne l’importance d’améliorer l’autonomie décisionnelle des femmes afin d’augmenter le recours aux méthodes contraceptives modernes au Burkina Faso. En plus, elle soutient que le gouvernement burkinabè, dans ses efforts pour améliorer le bien-être et la santé des femmes, devrait envisager des
interventions qui limitent le rôle négatif et l'étendue des normes socioculturelles rétrogrades pour une utilisation plus grande et plus efficace des services de santé de la reproduction existants. Les actions à prendre doivent renforcer l'éducation des filles et réduire les inégalités de genre dans tous les aspects de la vie des femmes et à tous les niveaux.

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