PRISE EN CHARGE D’UNE TAMPONNADE,
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Auteur(s): Cheik Tidiane Hafid Wind-Pouiré BOUGOUMA
Résumé

La tamponnade est l’association d’un
épanchement péricardique compressif et d’une
hypotension artérielle ou d’un état de choccardiogénique. La compression des cavités
cardiaques par l’épanchement péricardique
peut être aiguë ou subaiguë secondairement à
l’accumulation plus ou moins rapide et plus ou
moins importante de liquide, de sang, de
caillot, de pus ou de gaz. C’est une urgence
médico-chirurgicale. En Afrique
subsaharienne, l’incidence hospitalière de la
péricardite liquidienne est entre 2 et 6%, celle
de la tamponnade est mal connue. Les
étiologies de la tamponnade sont multiples, les
causes les plus fréquentes sont néoplasiques,
virales ou traumatiques. La prise en charge de
la tamponnade est pluridisciplinaire mettant à
contribution l’urgentiste, l’anesthésisteréanimateur, le cardiologue, le chirurgien
thoracique et cardiovasculaire. Son diagnostic
précoce est un facteur pronostic majeur. Le
diagnostic clinique est difficile.
Le tableau clinique peut être très
bruyant dans un contexte chirurgical par
exemple avec une altération rapide de
l’hémodynamique, un syndrome de Beck
(Association d’une hypotension artérielle,
d’une turgescence des veines jugulaires et d’un
assourdissement des bruits du cœur), un pouls
paradoxal de Kussmaül et des signes
d’insuffisance cardiaque droite. La
tamponnade de type « médical » se développe
progressivement. A l’électrocardiogramme, on
observe une tachycardie sinusale, un
microvoltage, une alternance électrique et
parfois un trouble de la repolarisation. La
radiographie du thorax met en évidence une
cardiomégalie avec parfois un aspect de « cœur
en carafe ». L’échocardiographie est un
examen clé qui permet de poser le diagnostic
de tamponnade. Elle permet d’évaluer
l’épanchement, son retentissement
hémodynamique et la distribution de la
tamponnade. C’est un examen qui permet
également de rechercher des caillots de sang
intrapéricardique et d’étudier la possibilité
d’une paracentèse péricardique. En urgence, la
tomodensitométrie et l’imagerie parrésonnance magnétique du thorax ne sont pas
indiquées.
Pour la mise en condition du patient, il
est important de le mettre en position demiassise et de l’oxygéner. Une expansion
volémique prudente doit être réalisée en cas
d’hypovolémie associée car la réponse à ce
remplissage est variable et peut aggraver la
situation clinique dans certains cas. Les amines
les plus utilisées pour rétablir un bon état
hémodynamique en attendant le drainage
péricardique sont l’adrénaline, la
noradrénaline et la dobutamine. L’efficacité de
la dobutamine dans ce contexte est
controversée. Le traitement le plus efficace est
la décompression péricardique en urgence soit
par péricardocentèse, soit par péricardotomie.
La péricardocentèse est souvent réalisée sous
anesthésie locale et la ponction se fait
classiquement en sous-xiphoïdien. Si la
péricardotomie est réalisée sous anesthésie
générale, l’induction anesthésique est à très
haut risque et doit être effectuée au dernier
moment quand le chirurgien est prêt pour la
décompression du péricarde. La ventilation à
pression positive peut désamorcer la pompe
cardiaque. Au cours du drainage péricardique,
des prélèvements du liquide d’épanchement
seront réalisés en vue de la recherche
étiologique.
En conclusion, la tamponnade est une
urgence vitale. L’échocardiographie est
indispensable pour le diagnostic et la
surveillance du traitement. Le seul traitement
efficace est le drainage péricardique en
urgence sous anesthésie locale ou anesthésie
générale qui est à haut risque.
Mots clés : Tamponnade, choc cardiogénique, péricardocentèse, péricardotomie

Mots-clés

Tamponnade choc cardiogénique péricardocentèse

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